14 novembre 2005

La fausse élection

Ouagadougou, Burkina Faso, 14/11 -
Environ quatre millions d`électeurs ont commencé à voter dimanche matin au Burkina Faso pour élire leur chef d`Etat parmi 11 candidats dont le président sortant, Blaise Compaoré.Différents sondages d`opinion révèlent une grande avance du président Compaoré sur son opposition divisée au point de ne pouvoir présenter un candidat unique contre l`homme qui est aux commandes depuis 18 ans, à la faveur d`un coup d`Etat, en octobre 1987, contre le capitaine Thomas Sankara.L`opposition avait demandé à la Cour constitutionnelle de déclarer M. Compaoré inéligible, en vertu de la loi limitant à deux les mandats présidentiels.La cour a débouté l`opposition, soulignant que Compaoré a terminé son premier mandat avant la promulgation de ladite loi qui n`est pas rétroactive.Le vétéran de l`opposition, Herman Yaméogo, s`est retiré de la course à la présidence pour protester contre la candidature de Compaoré. M. Compaoré avait gagné les élections en 1991 et 1998 boycottées par les principaux partis de l`opposition, à cause des "irrégularités" dans le processus électoral.

Le Burkina Faso, base arrière des rebelles ivoiriens

Le Burkina Faso, base arrière des rebelles ivoiriens

Afrique occidentale Les Burkinabés ont voté hier dans le calme pour élire leur président. Au pouvoir depuis dix-huit ans, Blaise Compaoré fait figure de favori. Les onze rivaux issus d'une opposition divisée ne semblent pas en mesure de le battre.
Tanguy Berthemet
[14 novembre 2005]

AU BORD d'une des grandes avenues de Ouagadougou, l'enseigne de ce restaurant affiche son nom en néon jaune : le Linas-Marcousis. Devant les portes, d'énormes enceintes crachent une chanson hostile à «l'ivoirité», une théorie xénophobe développée en Côte-d'Ivoire, et au gouvernement d'Abidjan. Un peu plus loin, Le Ligaze étend ses tables métalliques dans une ambiance tout aussi politique. Dans la capitale du Burkina Faso, chacun sait que ces restaurants appartiennent à des membres des Forces nouvelles (FN), les rebelles ivoiriens. Mais tous feignent de l'ignorer. Comme ses collègues, Damien, l'un des serveurs, assure ne pas connaître l'identité «de son patron». «Mais c'est un Burkinabé», s'empresse-t-il juste d'ajouter.

Lire la suite ici - Le figaro - 14 novembre 2005 -